Toute sa vie, Ginevra a essayé d’être un exemple pour les princesses, alternant régulièrement entre le rôle d’ainée, de gouvernante et de nounou. Mais si elle s’est toujours entendue avec sa « fratrie », Morrigan était celle sur qui elle veillait le plus. Elle était si heureuse de sa naissance, si fière d’être à nouveau « grande-sœur ». Morrigan si intrépide, si impulsive…toutes jeunes déjà, elles étaient différentes. Mais leurs caractères opposés n’empêchaient pas la plus grande de tolérer les escapades de la plus jeune, et de la laisser faire ses expériences. Malgré ses inquiétudes constantes, Ginny aimait l’entendre raconter ses aventures et ses découvertes. Et puis il y a eu ce jour fatidique…Morrigan devait avoir 15, 16 ans peut être, et revenait d’une chasse qui avait mal tournée. Plus de peur que de mal, mais trop de peur pour l’aînée, dont la première réaction fut de réprimander la benjamine. S’en suivit une dispute durant laquelle, des mots malheureux furent échangés des deux côtés. Mais ce qui aurait pu être un simple désaccord tourna court lorsque la brune annonça que la blonde face à elle n’avait rien à lui dire, toutes deux n’étant liées par aucun lien et encore moins celui du sang. Etrangement, cette phrase blessa plus que de raison Ginevra qui, tout en continuant d’adorer sa sœur, ne put jamais vraiment se défaire des mots échangés ce jour-là. A cette époque, la jeune commençait à peine à se rendre compte de l’animosité de la cour à son sujet. Peut était-ce son ressentiment ou l’impression de ne pas avoir su la protéger mais le fait est qu’après cette épisode, Ginny se montra de plus en plus sévère envers elle, augmentant ainsi le gouffre qu’elles avaient toutes deux créé.
Au fil des années, leur relation s’est distendue, oscillant entre affection, gène et fierté mal placée. Et si l’amour qu’elles éprouvaient l’une pour l’autre n’a jamais vraiment terni, elles ne savent plus comment l’exprimer.

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Il n’est un secret pour personne que Ginevra est encline aux doutes et aux interrogations. Pourtant, s’il y’ a bien une chose que la jeune Hennesey n’a jamais questionné, c’est sa fidélité envers Merlyn. Merlyn Hollowheart, son ami, son pilier, son confident, celui qu’elle fait passer avant sa personne, avant même la raison d’état. Celui qui, bien avant d’être son prince, sera à jamais son frère.
Nés du même père, élevés par la même femme à défaut de partager la même génitrice, le brun et la blonde ont toujours été fusionnelles. Et lorsqu’elle pense à sa jeunesse, c’est à Merlyn avant-tout qu’elle pense. Séparés d’un an, ils ont toujours présentés une relation quasi-gémellaire. Partageant les mêmes mestres, même maîtres d’armes, ainsi qu’une éducation similaire, enfants, il était rare d’en croiser l’un sans que l’une ne soit derrière ou bien loin.
Lorsque leur père fit envoyer aux carrières, ils gérèrent tous deux la situation par un mutisme absolu, se rapprochant encore plus sans que l’un ou l’autre n’échange le moindre mot sur l’évènement. Les années, la politique et les coups de la vie ne les ont jamais éloignés. Et bien qu’ils aient chacun développer des caractères différents en grandissant, ces deux-là restent liés comme les doigts de la main.  

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